Week-end chez un vigneron : retour sur une expérience pédagogique et humaine passionnante
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août 9, 2017

Week-end chez un vigneron : retour sur une expérience pédagogique et humaine passionnante

Après un week-end riche en découvertes et en échanges, les gagnants du jeu « Vigneron d’un jour, Bordeaux toujours » lancé par les Vins de Bordeaux fin 2015 sont rentrés chez eux avec des souvenirs plein la tête. Succédant à Benjamin et Aurélie, partis en immersion au milieu des vignes en juillet dernier, trois autres candidats et leurs compagnons de voyage ont pu profiter de cette plongée au cœur d’une exploitation viticole bordelaise. 

Florence, Émilie et Jean-Manuel reviennent ainsi sur ces deux journées passées aux côtés de professionnels du vin de Bordeaux. Et parce que cette aventure est aussi celle des vignerons qui ont ouvert grand les portes de leur propriété, Stéphanie de Paréja du Château Maison Noble St Martin nous livre en retour son témoignage sur ce temps de rencontre et de partage.

 

 

Florence et son époux Matthieu ont été reçus à bras ouverts par Stéphanie de Paréja qui leur a fait découvrir le domaine viticole du Château Maison Noble St Martin. 

Quelle amatrice de vin de Bordeaux êtes-vous ?

Ni mon mari ni moi-même ne sommes de fins connaisseurs des vins de Bordeaux. Originaires de la Vallée du Rhône et résidant près de Lyon, nous sommes plus enclins à consommer les vins de notre région. Mais nous apprécions énormément visiter et découvrir de nouveaux terroirs viticoles. Ce week-end nous a permis de nous familiariser davantage avec les saveurs de Bordeaux. 

Pourquoi avez-vous souhaité participer au jeu lancé par les vins de Bordeaux ?

Nous sommes de bons vivants qui aimons boire et manger ! Nous éprouvons beaucoup de plaisir à déguster une bonne bouteille autour d’un bon repas. Curieux de nature, nous nous sommes inscrits à ce jeu pour faire de nouvelles découvertes gustatives et nous avons été très surpris et heureux d’apprendre que nous faisions partie des gagnants.

Comment avez-vous sélectionné le vigneron avec lequel vous avez voulu vivre cette expérience unique ? 

Nous voulions comprendre comment les femmes vigneronnes travaillent, leur façon d’appréhender le métier, découvrir si leur approche était différente ou non de celle de leurs homologues masculins. De plus, j’ai tout de suite été séduite par l’image positive qui se dégageait du Château Maison Noble St Martin même si je ne savais pas encore que je tomberais littéralement sous le charme des lieux.

Cette immersion chez un vigneron de la région a-t-elle modifié votre perception du vignoble bordelais ?

Avant ce week-end, Bordeaux était pour moi une région viticole très vaste renfermant une typologie de vins bien précise. Or, j’ai découvert un terroir extrêmement varié, doté d’une très large palette de vins rouges produits sur différentes appellations, et proposant une offre tout aussi intéressante en blancs et en rosés. Ici, chaque vin est unique et détient sa propre personnalité. 

Que retenez-vous de ce week-end privilégié aux côtés d’un viticulteur de Bordeaux ?

Je garderai certainement longtemps en mémoire l’hospitalité des Bordelais ! En outre, ces deux jours d’immersion m’ont permis d’en apprendre davantage sur le processus et les différentes étapes nécessaires à la fabrication d’un bon vin. J’ai pris conscience de l’engagement et du travail que cela exige tout au long de l’année. C’est une profession qui suppose beaucoup d’investissement et de passion, je ne peux qu’être admirative !

 

 

En compagnie de la viticultrice Véronique Julienne, Émilie et son amie Emmanuelle ont pénétré au cœur de la propriété du Clos la Rose de Grave.

Quelle amatrice de vin de Bordeaux êtes-vous ? 

Je suis passionnée par le monde du vin, et plus spécialement, par le terroir bordelais. J’ai un faible en particulier pour les vins de Graves et de Pauillac. C’est mon père qui nous a initiés, mes frères et moi, à cet univers quand nous étions petits en partageant avec nous sa passion et en nous apprenant les bases. Depuis je ne cesse de m’intéresser à ce secteur et j’espère, un jour, réussir à combiner cette passion avec mon métier.

Pourquoi avez-vous souhaité participer au jeu lancé par les vins de Bordeaux ?

J’ai immédiatement été séduite par le concept : vivre la vie d’un vigneron était vraiment un rêve d’enfant… L’idée de partager un moment privilégié aux côtés d’un viticulteur, d’être immergée dans son quotidien a toujours été une expérience que je souhaitais faire. Participer à ce jeu m’en offrait enfin la possibilité ! 

Comment avez-vous sélectionné le vigneron avec lequel vous avez voulu vivre cette expérience unique ? 

C’est son histoire qui m’a tout suite interpellée et qui m’a plu. Dans son portrait, Véronique évoquait son père qui avait favorisé son engouement pour ce métier. Cela faisait écho avec ma propre histoire nourrie par la passion que mon papa a souhaité transmettre lui aussi à ses enfants. C’est pour cette raison que j’ai voulu  faire sa rencontre au cœur de sa propriété. Maintenant je peux dire que nous avons vécu une très belle expérience humaine, Véronique étant particulièrement accueillante.

Cette immersion chez un vigneron de la région a-t-elle modifié votre perception du vignoble bordelais ? 

Cette expérience n’a fait que conforter mon opinion sur les crus bordelais : j’adore ces vins ! Mais j’en ai appris un peu plus sur les différentes propriétés de la région et c’était vraiment intéressant de comprendre le fonctionnement d’une petite exploitation, de se rendre compte de la manière dont une propriété avec très peu d’hectares travaille et de visiter ses infrastructures. Enfin ce séjour au Clos la Rose de Grave m’a permis de découvrir un vin que j’ai particulièrement apprécié et que je n’aurais certainement pas pu déguster si je n’étais pas venue sur place, la production du château n’étant vendue qu’en direct.

Que retenez-vous de ce week-end privilégié aux côtés d’un viticulteur de Bordeaux ?

Ce week-end a été l’occasion de faire l’expérience d’une véritable rencontre humaine. Très attentionnée, Véronique a toujours fait preuve d’un grand enthousiasme en répondant à mes questions. J’ai été agréablement surprise par son accueil, sa gentillesse et sa générosité.

Nathalie Escudero – Crédit photo : 20 Minutes 

Jean-Manuel et son épouse Karine ont été chaleureusement accueillis par un couple de vignerons passionnés, Nathalie Escudero, formatrice à l’École du Vin, et Jérôme Depoizier au sein de leur jeune exploitation viticole, le Château Boutinet, dont ils ont fait l’acquisition en 2011.

Quel amateur de vin de Bordeaux êtes-vous ? 

Je suis originaire d’Espagne, plus précisément de Barcelone où nous sommes fiers des vins rouges issus de notre terroir. Mais, avouons-le, notre production n’arrive pas à la cheville du vin français. Néanmoins, ne buvant que de façon occasionnelle, je suis plutôt novice en la matière ! En revanche, ma femme vient de Vendée où son grand-père cultivait un modeste vignoble. Ce week-end était donc pour elle un retour aux sources. Elle maîtrisait davantage le contexte que moi.

 Pourquoi avez-vous souhaité participer au jeu lancé par les vins de Bordeaux ?

Nous avons été attirés par l’aspect immersif de la découverte aux côtés d’un vigneron. Je voulais découvrir ce qui se passe de l’autre côté de la barrière : avant d’atterrir dans les casiers du caviste ou en grande surface, le vin vit une histoire passionnante que je désirais approcher de plus près. Nous n’avons pas du tout été déçus par l’expérience qui a correspondu en tous points à nos attentes.

Cette immersion chez un vigneron de la région a-t-elle modifié votre perception du vignoble bordelais ? 

Quand on évoque les vins de Bordeaux, nous viennent immédiatement à l’esprit des grands noms comme Petrus, Mouton Rothschild ou Château Angélus… Mais le terroir bordelais est loin de se résumer à ces étiquettes prestigieuses ! Bordeaux fourmille de vignerons qui gagnent à être connus. Passionnés par leur métier, leur enthousiasme est communicatif !

Que retenez-vous de ce week-end privilégié aux côtés d’un viticulteur de Bordeaux ?

Nous avons découvert un couple de vignerons entièrement investis dans leur entreprise et qui savent très bien en parler. Pour Nathalie et Jérôme, transmettre leur passion est essentiel. L’oenotourisme fait ainsi partie intégrante de leur projet puisqu’ils souhaitent à terme rénover les ruines du château pour en faire des chambres d’hôtes. En attendant, ils organisent régulièrement des « randos tapas » permettant de découvrir, aux côtés de Nathalie, le domaine, le métier de vigneron et l’histoire du vin de Bordeaux avant de terminer la balade autour d’une dégustation de vins et de tapas dont seul Jérôme a le secret !

  

Responsable du développement commercial du Château Maison Noble Saint-Martin, Stéphanie de Pareja s’est prêtée, elle aussi, au jeu en recevant Florence et Matthieu au sein de cet ancien château féodal. L’occasion pour Stéphanie de partager sa passion et de faire découvrir l’ensemble des activités du domaine viticole.

Pouvez-nous dire quelques mots sur votre domaine ? 

Il s’agit d’un ancien château féodal datant du XIVe siècle. Quatre familles aristocratiques ont vécu ici et se sont succédées jusqu’au XVIIe siècle. Ce lieu a joué un vrai rôle dans l’Histoire de France. C’est aujourd’hui encore un très bel édifice où tout a été rénové et meublé avec goût. Nous sommes trois sur le domaine à nous assurer que tout fonctionne bien. Nous y produisons quatre cuvées: Bordeaux Supérieur, Bordeaux Rouge, Bordeaux Rosé et Entre-Deux-Mers. Nous proposons, par conséquent, un très large éventail de variétés et de saveurs.

Pourquoi avoir voulu participer à ce jeu ? Que souhaitiez-vous partager au travers de cette expérience ?

Il m’a semblé que ce type d’initiative était un excellent moyen, non seulement de faire découvrir nos vins, mais aussi de mettre en lumière la région qui regorge de domaines et de villages médiévaux incontournables. J’avais envie de montrer ce patrimoine d’une grande richesse à ceux désireux de le connaître.

Quelles sont les qualités nécessaires au métier de vigneron ?

Le vigneron doit, de toute évidence, aimer son produit : le vin. La vie d’un vigneron recouvre de multiples facettes : des travaux de la vigne, en passant par la cueillette, jusqu’à la mise en bouteille. C’est un travail sur l’année en continu, qui ne s’arrête jamais. En outre, le vigneron doit faire preuve de patience et de persévérance parce qu’il y a beaucoup de facteurs impossibles à contrôler. Il doit être en mesure de s’adapter à toutes les circonstances.

Quels sont les avantages et les inconvénients du métier ? 

Chaque année est différente, et nous devons, chaque année, mettre tout en œuvre pour obtenir un bon vin. Vous ne savez jamais à l’avance comment il sera. Une telle incertitude est stressante mais aussi intéressante car elle fait en sorte que nous ne tombions jamais dans la routine. C’est à la fois un avantage et un inconvénient. Vous pouvez également faire le même travail que l’année précédente mais être au final déçu, car ça n’a simplement pas été une bonne année. Mais chaque année il faut le faire, vous n’avez pas le choix.

Quelle image des vins de Bordeaux aimeriez-vous transmettre ?

Le terroir bordelais offre une immense palette de vins recouvrant des caractéristiques extrêmement différentes. Mais chaque vigneron a en commun un regard passionné sur la vigne et une véritable expérience du métier. Pour l’ensemble de la profession, il est important de dévoiler et sauvegarder l’extraordinaire valeur culturelle de la région.

Comment voyez-vous le métier de viticulteur évoluer dans le Bordelais ?

Si certaines propriétés se transmettent de génération en génération – le fils ou la fille prenant la relève de l’entreprise familiale – il faut, néanmoins, beaucoup de perspicacité commerciale, aujourd’hui, pour mener plus loin son vin…

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