Bouteille bordelaise : ces anecdotes que vous ignorez
Les secrets à connaître sur les bouteilles bordelaises
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait… le vin ? Pas tout à fait : car un récipient adapté joue un rôle déterminant pour la qualité, la conservation ou encore le transport de toute cuvée. Si aujourd’hui les bouteilles de vin font partie de notre quotidien, leur histoire est bien plus longue et fascinante qu’on ne le pense. Plongez avec nous dans cet article pour percer les secrets des bouteilles bordelaises, par-delà leur enveloppe de verre.
Les ancêtres oubliés de la bouteille de vin
Toute exploration mystérieuse débute par un voyage dans le temps. Il faut remonter 6 000 ans avant Jésus Christ pour trouver trace des premiers récipients ayant contenu du vin : les kvevris. Ces grandes jarres de terre cuite, inventées et largement utilisées en Géorgie, dans le Caucase, sont recouvertes à l’intérieur de cire d’abeille pour assurer leur étanchéité. Elles servent alors uniquement à stocker le vin local, et non à le transporter.
Arrivent ensuite les amphores, créées par les Égyptiens, mais atteignant leur apogée à l’époque des empires grec et romain. Ces contenants en céramique se présentent sous des formes et des tailles extrêmement variées. Toutefois, elles possèdent toutes un long cou mince, réduisant la quantité de vin exposé à l’oxygène, ainsi que deux poignées : ces deux inventions, loin d’être anecdotiques, permettent enfin de transporter le vin !
Si ces amphores sont à l’origine scellées avec des bouchons d’argile, le liège s’impose finalement comme une alternative plus efficace, qui empêche la détérioration du vin. Aujourd’hui encore, le bouchon de liège protège les arômes des vins bordelais, tout en étant un précieux indicateur de la qualité d’une cuvée lors de son ouverture. Pour savoir reconnaître ces informations sensorielles et muscler votre odorat, l’atelier « Les Arômes du Vin » de l’École du Vin de Bordeaux vous livre les astuces de professionnels à connaître.
Des flacons en verre et contre tous
Nos aïeuls gaulois font progresser l’innovation technologique du stockage du vin, en adoptant les tonneaux en bois. Plus faciles à acheminer par voie terrestre que les amphores, ces barriques gagnent en popularité au fur et à mesure que l’Empire romain s’étire vers le nord : ses soldats, fatigués, ont en effet besoin de pouvoir se désaltérer aisément.
Si le verre existait déjà auparavant, c’est dans les années 1600 qu’il commence à s’imposer durablement face aux autres matériaux. L’invention du four à charbon à cette époque permet d’obtenir un verre plus épais et résistant, pour un transport davantage sécurisé du vin. Même si le précieux nectar vieillit encore dans des fûts, il est transféré dans des bouteilles individuelles pour sa vente et sa consommation. L’ère des flacons en verre s’ouvre pleinement.
Pour les bouteilles de vin, la taille, ça compte
Lorsque l’on parle de bouteilles de vin, la taille importe. Le terme « ouillage » désigne l’espace qu’occupe l’air entre le vin et le bas du bouchon. Comme celui-ci ne forme pas un joint complètement étanche, une certaine quantité de liquide s’évapore avec le temps, à mesure que le vin vieillit. Ainsi, plus le niveau d’ouillage du flacon augmente, plus le potentiel d’exposition du vin à des niveaux nocifs d’oxydation s’accroit. L’impact de l’oxygène sur le vin peut alors être dramatique, entraînant sa détérioration.
C’est pourquoi les magnums (un litre et demi, soit le double de la capacité d’une bouteille standard) sont souvent considérés comme plus adaptés pour préserver les arômes du vin : la quantité de liquide dans un magnum par rapport à son niveau de remplissage est deux fois supérieure à celle d’une bouteille traditionnelle de 75 cl.
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Un savoir-faire qui a de la bouteille
Si aujourd’hui la grande majorité de la fabrication de bouteilles de vin est automatisée, certaines sont toujours façonnées à la main par des artisans qui maîtrisent un savoir-faire séculaire. Dans les deux cas, la création d’une bouteille en verre obéit à des étapes précises.
La première d’entre elles est appelée la « transformation à chaud » : dans un four, le verre est minutieusement fondu. L’autre phase cruciale de l’élaboration porte un nom évocateur : « presse-et-coup ». En pratique, une lame est utilisée pour couper et sculpter le matériau fondu : à ce stade, sa température s’élève tout de même à plus de 1 000 °C ! Le verre est alors placé dans un premier moule, puis transféré dans un second où il est soufflé pour prendre la forme d’une bouteille.
Les spécificités des bouteilles bordelaises
À Bordeaux, les bouteilles de vin possèdent une forme bien identifiable, reconnue dans le monde entier. Appelée « la bordelaise », elle se définit par des flancs droits et des « épaules » hautes carrées, à la différence par exemple des épaules plus arrondies d’un flacon de Bourgogne.
Les vins de Bordeaux rouges sont conservés dans des bouteilles vertes pour les protéger des effets néfastes de la lumière du soleil. Les blancs et les rosés, quant à eux, reposent souvent dans des bouteilles transparentes pour mettre en valeur la clarté de leurs couleurs.
Il est intéressant de noter que de nos jours, dans une démarche responsable, un flacon de vin est fabriqué à partir de verre recyclé ou de « calcin » (les débris de verre ajoutés à des matières premières, comme le sable) : leur proportion se situe entre 15 et 50 % de la composition finale d’une bouteille.
Vous connaissez désormais les secrets bien gardés des bouteilles bordelaises. Mais saviez-vous que les vins qu’elles contiennent ont de nombreux points communs avec le fromage, le chocolat, ou même… la pâte à pizza ? L’École du Vin de Bordeaux vous dévoile ces ressemblances gourmandes méconnues lors d’ateliers ludiques, qui ne vous laisseront pas sur votre faim… de connaissances !