Devenir vigneron : pourquoi ces expatriés ont choisi Bordeaux ?
Devenir vigneron : 3 raisons pour lesquelles ces expatriés ont choisi les terres bordelaises
Oser changer de vie et faire de sa passion du vin un métier : ça laisse rêveur, non ? Pour devenir vigneron, reprendre un domaine viticole à Bordeaux a été une évidence pour beaucoup d’étrangers. Zoom sur les 3 principales raisons qui ont motivé ces expatriés à vivre en Gironde (attention : cet article peut donner envie de se reconvertir comme viticulteur dans le Bordelais !).
1. La diversité du vignoble bordelais, un terrain de jeu illimité pour se lancer dans le vin
Et ce n’est pas Nea Berglund qui dira le contraire ! Après des études de commerce, la jeune femme choisit en 2019 de reprendre le Château Carsin (Cadillac Côtes de Bordeaux), acquis par son père. L’une de ses fiertés ? La diversité des vins qu’elle peut élaborer sur place. Car pour la Finlandaise de 31 ans, « c’est un atout d’être différent ! ». À la carte : des Bordeaux rouges, rosés, blancs secs ou liquoreux, dont certains élevés en amphore.
Même évidence pour Romik Arconian. Alors qu’il mène une belle carrière dans le négoce, le Britannique de 49 ans se tourne sans hésitation vers le vignoble bordelais pour passer côté production. En Gironde, il sait qu’il peut créer des vins d’une qualité remarquabl
e, marqués par leur terroir, mais toujours à un prix abordable. Et sa reprise du Château Canon Chaigneau (Lalande-de-Pomerol) lors du premier confinement en 2020 ne l’a pas arrêté : le domaine est devenu « un peu comme son 3e enfant » !
Originaire d’Allemagne, Stefan Paeffgen partage le constat de Romik. Cet ancien professionnel de l’industrie agricole a été séduit par les richesses du Médoc. À 58 ans, il aime produire dans ses différentes propriétés des vins « plaisir », avec un grand potentiel et une identité de terroir forte.
2. Le sens de l’accueil en Gironde, un vrai plus pour reprendre un domaine viticole
En 2015, quand sonne l’heure de la retraite pour Geoff Cook, il décide de se dédier à la viticulture après une vie d’employé de bureau. Vivre à Bordeaux est un coup de cœur pour l’Australien et son épouse Marion : le climat agréable leur rappelle Perth. Et pour s’installer à 15 000 km de leur patrie, au Château Maine Gazin (Blaye Côtes de Bordeaux), l’accueil qu’ils reçoivent est capital. « Des voisins fabuleux, chaleureux et serviables. Presque tous ceux avec qui nous avons collaboré sont à présent nos amis ». Leur œnologue les aide à comprendre progressivement le fonctionnement des appellations françaises, si différent de celui des vins du « Nouveau Monde ».
Née au Royaume-Uni, Sally Evans s’intègre elle aussi très vite dans la région bordelaise, quand elle devient vigneronne indépendante au Château George 7 (Fronsac). Passionnée d’œnologie, elle participe pleinement aux activités de sa communauté, et y trouve « un réseau incroyable de femmes qui exercent dans le vin ». À 57 ans, après une première vie dans le marketing, elle devient même formatrice accréditée à l’École du Vin de Bordeaux !
3. L’engagement écologique fort à Bordeaux, un facteur décisif pour devenir vigneron dans la région
Avant de travailler dans le vin, le Belge sexagénaire Paul Boeckx a fait ses armes dans… la bière ! Pour son nouveau projet professionnel, il cherche une région où vivre en harmonie avec la nature, et des collaborateurs ouverts à des idées innovantes, comme lui. C’est chose faite à Saint-Hilaire-de-la-Noaille, où il acquiert le Château de Birazel. Là, le néo-vigneron bordelais initie des changements pour obtenir le label Zéro Résidu de Pesticides et la certification de viticulture responsable Terra Vitis. Ses vins sont par ailleurs certifiés Haute Valeur Environnementale (HVE), et son domaine est distingué parmi les finalistes des Trophées Bordeaux Vignoble Engagé 2022.
Comme Paul, Mélanie Haguenin est elle aussi extrêmement fière du chemin parcouru depuis son installation au Château l’Escarderie (Fronsac). Avec des ancêtres allemands déjà viticulteurs entre le XVIIe et le XIXe siècle, la reconversion professionnelle de cette diplômée en commerce international était écrite ! Très sensible à la culture biologique depuis son enfance en Allemagne, la propriétaire de 46 ans a mis en œuvre dans ses vignes bordelaises de nombreuses pratiques pour protéger l’environnement. Ainsi, son vignoble est aujourd’hui certifié AB et HVE.
Ces parcours vous ont inspiré(e) ? En attendant de faire (peut-être) un jour le grand saut pour devenir viticulteur, n’hésitez pas à vous lancer dans un atelier d’initiation à l’art de la dégustation !