Au Salon du Chocolat avec Tristan Raimond
Pouvez-vous nous dire un mot sur votre domaine?
Situé en Blaye Côtes de Bordeaux, le Château Montfollet appartenait à mon arrière-grand-père qui a débuté l’activité viticole avec quelques hectares. Mon grand-père a ensuite repris le domaine et c’est mon père qui l’a vraiment agrandi pour atteindre aujourd’hui 120 hectares. Ce qui est assez conséquent sur Blaye.
Au Château Montfollet, nous produisons principalement du vin rouge, la cuvée la plus connue étant Le Valentin. Nous élaborons aussi depuis quelques années la cuvée Pégase, une cuvée qui est 100% Malbec, en rosé et en rouge. C’est très particulier, mais les gens qui sont habituellement réfractaires au rosé l’aiment bien, notamment parce qu’il est complètement différent d’un rosé tel qu’un rosé de Provence : à l’aveugle, on pourrait croire que l’on déguste un vin blanc…
Six hectares du domaine sont, enfin, consacrés à la production de notre vin blanc, la cuvée Montfollet Le Valentin qui rencontre beaucoup de succès. Sans prétention, les gens le comparent parfois à un Pessac-Léognan ! Le cépage sémillon entre, en effet, en bonne partie dans sa composition avec pour résultat de l’adoucir un petit peu, de le rendre un peu plus gras en bouche. Vinifié en barrique, il a un potentiel de garde de 3-4 ans.
Les cépages cultivés sur le domaine sont principalement le Merlot et le Malbec. C’est drôle, parce qu’il y a quarante ans, mon grand-père a failli arraché les plants de vigne de Malbec : à l’époque, ce n’était pas du tout à la mode ! C’est mon père, en collaboration avec l’œnologue Christian Veyry, qui a pris la décision de ne pas faire disparaître ce cépage. Bien cultivé, ça fait de très bons crus et du coup on en met dans tous nos vins rouges. Désormais, dans le Blayais et dans le Bourgeais, nombreux sont les viticulteurs à l’utiliser.
Comment vivez-vous cette période qui suit les vendanges? Êtes-vous excité à l »idée du vin qui va en être produit ? Vous sentez-vous soulagé, vidé, démuni… ?
Soulagé bien évidemment, comme à chaque fin de vendange ! C’est le travail d’une année qui vient d’être accompli, on est tranquille, il n’y a plus qu’à vinifier, les jeux sont presque faits finalement. Optimiste aussi, parce que nous avons eu une très belle vendange.
Je sais que sur les autres régions de France c’était plus compliqué, alors que nous avons été plutôt épargné sur Bordeaux en général. Qualité et quantité sont au rendez-vous. Du coup, il ne nous reste plus qu’à vinifier et à déguster un très bon vin l’année prochaine.
Quels sont les temps forts de l »hiver ?
Pour l’instant, on laisse la vigne se reposer, on attend que les feuilles tombent. Ensuite on va reprendre le travail de la vigne avec la taille à l’approche de l’hiver, puis le tirage du bois. La taille, c’est vraiment le plus important, c’est ce qui va faire que la vigne va être vigoureuse tout au long du cycle suivant. Ensuite, il faut attendre que ça bourgeonne…
Que représente, pour vous, la période des fêtes?
Commercialement, c’est l’occasion de sortir des vieux millésimes prêts à boire pour les fêtes, de proposer à la vente des coffrets, des magnums, des belles bouteilles. C’est aussi l’occasion pour des personnes qui n’ont pas forcément l’habitude de consommer du vin toute l’année de se faire plaisir sur une semaine, de déguster plusieurs bouteilles sur un repas… Côté accords, pour accompagner les fruits de mer, le Montfollet Valentin Blanc, avec un encépagement sémillon et sauvignon, est idéal.
En rouge, pourquoi pas un vin de Blaye ? Je conseille de s’orienter plutôt vers des vieux millésimes dans le cas d’une dégustation avec du chocolat. Nos vins jeunes, assez tanniques, méritent de vieillir un petit peu pour mieux s’accorder aux douceurs chocolatées. Leur jeunesse convient, par contre, très bien à des plats en sauce, ou en association avec des plats épicés.