Les vins de Bordeaux, entre tradition et modernité
Bordeaux, entre traditions et modernité
Les traditions et la modernité vont de pair à Bordeaux. Pendant des siècles, la région viticole de la capitale girondine a assis sa réputation sur des techniques enracinées dans un profond patrimoine familial. Mais, d’une fascinante manière, cet héritage historique s’est sans cesse enrichi de nouvelles méthodes de culture des vignes, de vinification ou bien de stockage des cuvées bordelaises. Avec ces innovations, le passé devient renouveau. Découvrez la fabuleuse épopée des vins de Bordeaux, qui continue de s’écrire au présent pour nourrir son futur.
Le stockage des vins de Bordeaux : des techniques séculaires vivantes
Pour illustrer ce mélange d’influences anciennes et contemporaines, rien n’est plus parlant que l’exemple des amphores. Ces vases en céramique servaient à transporter le vin de la période néolithique jusqu’à l’âge d’or de l’Empire romain. Ils sont ainsi considérés comme les ancêtres des bouteilles actuelles. Pourtant, en Gironde, plusieurs viticulteurs recourent encore à des amphores pour le vieillissement de leurs vins, afin de leur apporter des arômes bien définis.
Les tonneaux de bois sont, eux aussi, toujours utilisés pour l’élevage des vins. Les tonneliers expérimentés d’aujourd’hui perpétuent des techniques développées il y a des centaines d’années, en façonnant à la main leurs barriques.
Du côté des caves, nombreux sont les châteaux bordelais qui jouissent de véritables œuvres architecturales : celles-ci sont nées d’une longue histoire, que vous pouvez notamment découvrir lors de l’atelier « Dégustation mode d’emploi » de l’École du Vin de Bordeaux (à vivre sur une journée complète d’exploration, ou sur quatre soirées passionnantes). Toutefois, de plus en plus de vignerons expérimentent une architecture d’avant-garde : des chais modernes au design incroyable révolutionnent le paysage viticole et encouragent la région à oser révéler son héritage sous un autre angle.
La vinification dans les chais bordelais : une histoire d’innovations
S’ils peuvent compter sur un savoir-faire ancestral précieux, les maîtres de chai du Bordelais s’appuient sur des techniques hautement avancées pour la fermentation de leurs vins. C’est notamment le cas pour la régulation des températures. Le vin entretient une relation complexe avec la chaleur : sans elle, il n’y a pas fermentation, mais si la température est trop forte (même d’un degré ou deux), elle peut totalement anéantir le fruit d’une récolte.
Quelques viticulteurs se sont donc tournés vers un système basé sur une technologie sous-marine : la sono-densitométrie. Suivant à la trace les vins à un niveau moléculaire, cette installation leur fournit des informations permettant de contrôler le niveau de chaleur avec une incroyable précision.
Au moment de l’assemblage, signature des cuvées bordelaises, les vins sont alors d’une remarquable justesse. Toutefois, les vignerons du XXIe siècle continuent de jongler avec les cépages et les terroirs dans un esprit similaire à celui de leurs prédécesseurs. Un art auquel il est possible de vous initier, au cours d’un atelier ludique dédié : après avoir découvert les différentes variétés de raisin, vous pourrez même composer votre propre assemblage, selon vos goûts. 🍷
Les vignes du Bordelais : se réinventer grâce à une fabuleuse résilience
Ce mariage entre tradition et modernité n’a pas seulement lieu au chai. Dans un même vignoble, il est fréquent d’apercevoir des chevaux et des tracteurs à la pointe de la technologie évoluer côte à côte. Pour beaucoup de viticulteurs de Bordeaux, les équidés constituent un moyen naturel de préserver les sols, en les retournant de façon délicate. Il s’agit en effet d’un processus de biodynamie antique, appelé décavaillonnage (le labour dans les vignes). Néanmoins, puisque les tracteurs permettent de travailler plus de sols sur une durée identique, la machine et l’animal se complètent souvent dans les exploitations viticoles.
De manière semblable, le principe même de culture de la vigne est enraciné dans l’histoire, alors que chaque cep est une merveille de science moderne. La raison est simple : au début du XIXe siècle apparaît une variété de pucerons appelés phylloxéra. Ce parasite décime les vignobles français : la « Grande brûlure » du vin hexagonal commence. Face à ces ravages, le gouvernement interdit l’utilisation de plants français qui ne sont pas d’abord greffés sur des racines américaines qui, elles, résistent au phylloxéra. Depuis, les vignes bordelaises suivent toutes ce protocole de « greffage en omega », fruit de la science et du savoir-faire vigneron.
🔍 Pour en apprendre plus sur l’histoire des vins de Bordeaux, à la fois ancienne et contemporaine, quoi de mieux que d’échanger avec ceux qui en sont les gardiens et passeurs ? Les formateurs de l’École du Vin de Bordeaux sont avant tout des professionnels de la filière, impatients de vous partager leurs connaissances et leur amour du produit lors d’ateliers passionnants.