Portraits de viticultrices : les racines de la passion
PORTRAIT
juin 23, 2016

Portraits de viticultrices : les racines de la passion

La culture de la vigne est bien souvent une histoire de famille. Mais la question de la transmission n’est pas toujours évidente lorsqu’il s’agit de reprendre le flambeau parental. La preuve avec ces viticultrices passionnées qui ont décidé de quitter, un temps, le nid familial…. avant d’être rattrapées par leurs racines. 

Loin du monde viticole, elles ont suivi des études supérieures qui les ont conduites à exercer le métier de pharmacienne, d’analyste financier ou d’infirmière. Puis la vie les a amenées à opérer un véritable retour aux sources pour ne pas voir disparaître le patrimoine de leurs parents. De leur désir de maintenir l’héritage familial est alors née une incroyable passion…

 

Fille de vignerons, Jocelyne Robin ne projetait pourtant pas de devenir viticultrice un jour. Mais le destin en décide autrement : après le décès tragique de son frère, c’est à elle qu’il revient de reprendre le vignoble familial. Elle quitte son métier d’acheteur de chaussures dans la grande distribution pour celui de vigneronne et retourne sur les bancs de l’école pour se former à sa nouvelle profession. Grâce à sa pugnacité et sa persévérance, Jocelyne a succédé avec brio à ses parents. Situé aux portes de Saint-André-de-Cubzac, le Château La Lagune de Mercey, avec ses 6 hectares de vignes, invite, depuis 3 ans, les amoureux du vin à profiter du charme de ses chambres d’hôtes aménagées au sein du domaine.

Loin de vouloir succéder à son père, Philippe Darriet, propriétaire du Château Dauphiné-Rondillon, Sandrine Darriet-Froleon suit des études de chimie avant de travailler dans le secteur de la sidérurgie. Mais quand son père souffrant lui transmet les clefs du vignoble, c’est la révélation : elle se découvre une passion insoupçonnée pour cet univers et commence à se former pour prendre, par la suite, la tête de l’exploitation, entourée par ses aïeuls, et accompagnée dans sa démarche, par une équipe jeune et dynamique. Aujourd’hui consultant en vin et enseignant-chercheur à la faculté d’œnologie de Bordeaux, Philippe Darriet peut être fier du chemin parcouru par sa fille.

Forte de son diplôme d’ingénieur en agriculture, Elsa Ménard travaille au sein d’une grande banque en tant qu’analyste financier avant de retrouver ses attaches familiales au cœur du vignoble bordelais. Après un séjour en Californie où elle expérimente l’art de la vinification, elle prend les commandes, aux côtés de ses parents, du Château Mémoires. Entrepreneuse dans l’âme, Elsa gère, aujourd’hui, le développement commercial de la propriété familiale.

Pharmacienne de profession, Rachel Hubert abandonne la blouse blanche en 2011, désireuse de renouer avec ses racines et de poursuivre le travail accompli par ses aïeuls sur les terres de son enfance. Issue d’une famille de vignerons passionnés implantée dans le Bordelais depuis 1895, Rachel ajoute, désormais, sa pierre à l’édifice en approfondissant la démarche de biodynamie mise en place par son père, dès 1997, au Château Pey-Bonhomme-Les-Tours et au Château de La Grolet.

 

D’origine galloise, Nicola Allison renonce à sa carrière de médecin pour s’exiler, avec mari et enfants, à Bordeaux afin de reprendre les rênes du vignoble parental. Si elle n’avait aucune expérience dans ce domaine, son enthousiasme communicatif lui a permis de relever le défi. Avec son époux, Sean, ils ont su exploiter le terroir du Château du Seuil, petite propriété familiale du XIXe siècle, où ils cultivent 15 hectares d’appellation Graves et 10 hectares en Premières Côtes de Bordeaux.

 

Incarnant la 3e génération du Château Chéreau, Sabine Silvestrini baigne depuis toute petite dans le milieu viticole. Pourtant, loin d’être une évidence, la perspective de devenir à son tour viticultrice ne la séduit guère jusqu’au jour où une séance de dégustation va lui faire changer d’avis. Aujourd’hui, elle travaille main dans la main avec son frère, Jérôme, pour faire fructifier l’œuvre de toute une vie, celle de leurs grands-parents, Aurélien et Régine Silvestrini.

Marie-Hélène Lévêque exerce à l’hôpital comme infirmière durant une dizaine d’années mais quand l’occasion lui est proposée de reprendre l’exploitation familiale, elle décide de sauter le pas. En 2 ans, elle apprend les rouages du métier en n’hésitant pas à mettre la main à la pâte. Son choix s’est révélé payant puisque, quelques décennies plus tard, la voici à la tête d’un domaine de 96 hectares. Elle a fait sienne la success-story de ses parents, Henri et Françoise Lévêque, au Château de Chantegrive.

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