Le château Paloumey, engagé durablement pour l’environnement
Portrait
avril 12, 2022

Le château Paloumey, engagé durablement pour l’environnement

« On n’est plus seulement des agriculteurs, on est aussi des organisateurs et préservateurs d’un paysage et d’une diversité »

Aux portes de Bordeaux dans le Haut-Médoc, rencontre avec Pierre Cazeneuve au château Paloumey (prononcez « Paloum’eille »).
Conversion en agriculture biologique, mise en place de l’agro-foresterie, formation de vignerons et installation de panneaux solaires, Pierre Cazeneuve incarne la nouvelle génération de vignerons bordelais qui inspirent la viticulture de demain.

Réputé au 19ème siècle, le Château Paloumey est pourtant abandonné au 20ème siècle avant d’être repris par Martine Cazeneuve en 1989, déjà avec une démarche d’agriculture raisonnée. Il n’y a alors plus de vignes ni de chai, le vignoble est en friche depuis 40 ans.

« Ma mère a toujours eu une sensibilité à l’environnement »

C’est en 2015 que Pierre Cazeneuve reprend le vignoble de 42 hectares et lance immédiatement la conversion progressive en agriculture biologique, qui atteindra 100% dès le millésime 2021. C’est d’autant plus pertinent que les parcelles voisines sont également en bio.
« Ça collait à mes valeurs et mes attentes et j’avais la confiance que je pouvais le faire »


Ingénieur agronome de formation, il connaît déjà donc plutôt bien le métier étant donné qu’il a vu et participé au travail du vignoble depuis son enfance.
Pierre Cazeneuve est notamment partisan de retourner la terre autour des pieds de vigne pour limiter, entre autres, la propagation du chiendent, une mauvaise herbe très vivace.


La démarche environnementale de Paloumey s’étend bien au-delà de sa certification agriculture biologique.

L’agro-foresterie : « Je rends 2 rangs de vignes à l’environnement »

Pierre Cazeneuve vient juste de planter une parcelle de 4 hectares en agro-foresterie. Tous les 5 rangs de vigne, il laisse 2 rangs de vignes libres pour planter une ligne d’arbres afin de tester cette méthode.
L’idée est de créer un tampon bioclimatique : les arbres font rejaillir de l’eau, créent de l’ombre et des effets de vent qui diminuent les impacts de la température amenée à être de plus en plus élevée l’été.

L’intérêt est évidemment aussi dans la richesse du sol : « La biodiversité des racines nous permet de faire travailler les champignons » dont la mycorhize qui vit sur les racines.
Les arbres seront assez espacés des vignes et taillés en trogne de manière à ne pas capter l’énergie nécessaire au bon développement des vignes.
« C’est une expérience », Pierre Cazeneuve mesurera les effets sur les premiers rangs pour affiner cette pratique qui a été pensée de manière réversible, pratique et dont la finalité reste de produire du vin.

« Produire des meilleurs vins, en adéquation avec le terroir et dans un territoire en harmonie »

Produire et utiliser uniquement l’énergie solaire

La propriété a fait peau neuve ces derniers mois avec des infrastructures modernes et l’installation de 400 m2 de panneaux solaires qui permettent à l’exploitation d’être autonome en énergie, quitte à en revendre si la production dépasse la consommation. Le toit du hangar est exposé plein sud, alors « autant exploiter cette exposition et l’énergie du soleil à notre disposition ».

On trouve d’ores et déjà des plantations de vime (osier) qui viendront verdir les abords des locaux techniques et Pierre Cazeneuve compte bien arborer toute l’exploitation. On entend déjà le chant des oiseaux qui virevoltent dans le jardin fleuri et arboré de la maison au sein duquel Pierre Cazeneuve a prévu de créer plusieurs potagers.

La prochaine étape est l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques à disposition des visiteurs pour l’oenotourisme mais aussi les propriétaires de véhicules électriques qui habitent les environs. Pierre Cazeneuve entend bien sensibiliser les visiteurs à ses démarches environnementales autant que leur présenter ses vins. Avec ce cadre on se poserait bien au soleil sur sa belle terrasse pour une dégustation quand même !

« Répondre aux nouvelles attentes de la société »

La sensibilisation à cette viticulture du 21ème siècle, passe aussi par l’accueil et par la formation à la propriété de vignerons du vivant en association avec les apprentis d’Auteuil. 15 apprentis sont formés au métier de vigneron, que Pierre Cazeneuve peine tant à recruter.
« C’est un échange à double sens entre les vignerons expérimentés et les apprentis qui sont sensibilisés aux nouvelles pratiques environnementales ».

Dans la logique de transmission du Château Paloumey et en partenariat avec la mairie de Ludon-Médoc, l’exploitation accueille chaque année deux classes de l’école du village pour sensibiliser la prochaine génération à la viticulture de demain. La mairie a mis une parcelle à disposition du château que Pierre Cazeneuve exploite et sur laquelle il peut accueillir les élèves pour leur faire découvrir la viticulture et susciter des vocations.

Pierre Cazeneuve a encore beaucoup d’idées, à suivre !

« Paloumey » trouve son origine dans le dialecte gascon et signifie « le lieu où passent les palombes ». Chaque année, cet oiseau migrateur survole la région bordelaise avant de rejoindre les terres chaudes du Sud.

Découvrez Paloumey et les vins du château

 

 

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