Rencontrez les vignerons de l’épisode 2 – Bordeaux Loves Belgium !
De Mercadiers, Bordelais d’adoption
Bordelais d’adoption, le couple Mercadier défend depuis 20 ans l’idée d’un sauternes accessible, démocratisé, un vin plaisir, pour tous les jours.
Paul est originaire de Béziers, Emilie de Provence, et le couple travaille désormais main dans la main dans le Sauternais. Comment sont-ils arrivés là, dans ce coin niché entre la Garonne et le fleuve Ciron ? L’histoire bordelaise des Mercadier commence en 1939, quand l’arrière-grand-père de Paul rachète le Château Suduiraut, Premier cru Classé en 1855. Sans pour autant couper avec son Midi natal, la famille Mercadier s’installe peu à peu sur ce territoire, de Barsac à Preignac, cœur de l’AOC Sauternes. « On n’imagine pas comme on peut s’attacher à une terre », raconte aujourd’hui Emilie Mercadier. « Entre 1992 et 2001, mon beau-père Philippe, père de Paul, a racheté trois propriétés quasi à l’abandon, pour constituer un ensemble de 50 hectares, certifiés HVE3 depuis 2019. »
Paul est originaire de Béziers, Emilie de Provence, et le couple travaille désormais main dans la main dans le Sauternais. Comment sont-ils arrivés là, dans ce coin niché entre la Garonne et le fleuve Ciron ? L’histoire bordelaise des Mercadier commence en 1939, quand l’arrière-grand-père de Paul rachète le Château Suduiraut, Premier cru Classé en 1855. Sans pour autant couper avec son Midi natal, la famille Mercadier s’installe peu à peu sur ce territoire, de Barsac à Preignac, cœur de l’AOC Sauternes. « On n’imagine pas comme on peut s’attacher à une terre », raconte aujourd’hui Emilie Mercadier. « Entre 1992 et 2001, mon beau-père Philippe, père de Paul, a racheté trois propriétés quasi à l’abandon, pour constituer un ensemble de 50 hectares, certifiés HVE3 depuis 2019. »
Paul reprend le flambeau de ces propriétés bordelaises en 2001. « Depuis, il est derrière chacune de nos bouteilles », poursuit son épouse. « Mon beau-père est un grand vigneron, mais pas très bavard. Paul a dû comprendre et apprendre entre les lignes, au fil des années, avec le perfectionnisme qui le caractérise. Aujourd’hui, il est fou de sa terre ! ». Il faut reconnaître que l’art du Sauternes, ce vin liquoreux issu de raisins en surmaturation (‘botrytisés’), nécessite un savoir-faire délicat et précis. « Pour ces vendanges tardives, mieux vaut connaître parfaitement votre terroir : on est au jour près. »
Après des études de sciences politiques, Emilie, elle, a fini par rejoindre l’activité de son mari en 2012 pour y développer l’aspect commercial, et l’axe communication : « Au début, je ne comptais que sur mon culot pour me sauver ! » s’amuse-t-elle. Les rôles sont désormais bien répartis – « Lui à la vigne et au chai, moi pour en parler ».
Les Mercadier visent à démocratiser et décomplexer le Sauternes, un vin « longtemps mis sur un piédestal, trop cher et trop souvent cantonné au foie gras », déplore Emilie. « C’est un vin aussi pour des occasions simples – en apéritif avec des chips, c’est parfait. Pourquoi s’imposer des règles et des mythes ? »
Le millésime: Château Haut Coustet 2017, AOC Sauternes
« Une robe jaune d’or lumineuse, au nez, de l’ananas rôti, une bouche d’une grande fraîcheur, sur l’orange confite : on est loin des Sauternes d’antan, lourds et sirupeux ! Ce millésime est d’un grand équilibre, avec des arômes fondus – il n’y a pas un arôme qui prendrait le dessus sur les autres. Il est idéal sur une salade de chèvre chaud, un poulet rôti au miel, ou encore des madeleines maison. »
Marie et Sylvie Courselle, la vigne de père en filles
Filles et petites-filles de vignerons, les sœurs Marie et Sylvie Courselle dirigent en duo les 60 hectares du Château Thieuley, avec polyvalence et un enthousiasme sans cesse renouvelé.
« Quand on a repris la propriété, tout le monde associait le Château Thieuley au vin de notre père. Maintenant, ça y est, c’est ‘le vin des sœurs Courselle’ : on a réussi à incarner nos bouteilles ! » s’amuse aujourd’hui Sylvie Courselle.
Avec sa sœur Marie, de deux ans son aînée, Sylvie a grandi dans cette exploitation achetée à la fin des années 40 par leur grand-père. Les deux sœurs y ont passé une enfance marquée par le rythme de la vigne, l’accueil des clients, l’embouteillage. « Sans nous concerter, petites filles, nous savions déjà que nous allions assurer la relève, ensemble » raconte Sylvie. « Il fallait bien nos deux caractères trempés pour prendre la suite de notre père ! ».
Elles se lancent toutes les deux dans des études d’ingénieur en agriculture, puis obtiennent un diplôme d’œnologie. Au cours de leur cursus, elles voyagent beaucoup, s’imprégnant des idées d’autres vignobles, d’autres pays, pour mieux revenir, à partir de 2005, à la propriété familiale.
« Marie s’occupe de la partie technique, moi plutôt du commercial. Mais on goûte ensemble les vins une fois par mois, je participe aux assemblages… Nous nous concertons pour chaque décision importante, qu’il s’agisse de l’élevage ou de la commercialisation de nos vins ».
Cette polyvalence leur est précieuse, et fait la richesse de leur quotidien. « A chaque étape, on doit s’adapter à notre matière première qui change chaque année ; et même si l’on se passerait bien d’épisodes naturels difficiles, la saisonnalité de notre métier nous empêche de nous ennuyer !»
Grâce à un vignoble constitué pour moitié de cépages blancs et moitié de rouges, les deux sœurs ont développé une très large gamme de vins, du rosé au blanc sec, du rouge de garde au clairet, variant les cuvées, s’amusant avec les codes de l’étiquetage pour mieux se démarquer sur les différents marchés. Elles sont aussi sensibles à développer une viticulture durable, protégeant la biodiversité sur leur domaine : on y trouve un verger, une oliveraie, des chênes truffiers, des haies, des points d’eau, et depuis peu, des ruches. Certifié Terra Vitis, HVE3 et Bee Friendly, le Château Thieuley « n’est pas qu’un lieu de production, mais bien un lieu de vie ».
Le millésime: Crémant de Thieuley, AOC Crémant de Bordeaux, 2018
« Ce Crémant est à l’image de notre vignoble : moitié blanc (Sémillon), moitié rouge (Cabernet Franc). On le souhaitait un minimum vineux, pas trop vaporeux, avec une bulle d’une grande finesse. Le Cabernet France apporte la vinosité, des notes de fruit rouge, de groseille ; le Sémillon des arômes de pêche, de nectarine. Ajouter le Crémant à notre gamme de vins était une évidence : on aime ce produit éminemment festif, qui vient casser un peu l’image de Bordeaux. »