La facette bio de Bordeaux
Et pourtant, ce n’est pas évident de tisser une toile dans la totalité de la région. Surtout lorsque l’on sait que Bordeaux compte pas moins de 5.800 vignerons, avec des parcelles de 17 ha de moyenne. Il ne s’agit pas de toucher uniquement les grands domaines, mais également les plus petites exploitations familiales dans lesquelles le travail manuel a encore une grande importance.
Un plan climat ambitieux
Il est donc déjà remarquable que 60% des vignobles sont certifié par une démarche environnementale. L’objectif est d’engager 100% du vignoble de Bordeaux.
“L’idée, c »est que les vignerons trouvent un équilibre entre la productivité d’une part, et la durabilité d’autre part. L’un ne peut pas exclure l’autre. Au contraire, une démarche durable intelligente peut même stimuler la productivité”, selon Wim Deschutter, Consultant au C.I.V.B.
“Une meilleure connaissance des sols permettra d’ailleurs aux vignerons de savoir exactement où se situent les parcelles les plus productives et quelles sont les quantités d’engrais optimales à utiliser pour maintenir chaque parcelle dans les meilleures conditions.”
“Une meilleure connaissance des sols permettra d’ailleurs aux vignerons de savoir exactement où se situent les parcelles les plus productives et quelles sont les quantités d’engrais optimales à utiliser pour maintenir chaque parcelle dans les meilleures conditions.”
Les nouvelles technologies jouent ici un rôle important. On a de plus en plus recours aux sondages, ce qui permet de faire la topographie des domaines viticoles. Les drones sont également de plus en plus utilisés afin de déterminer les parcelles les plus ensoleillées grâce à une technique appelée le ‘heat mapping’. Tout ceci permet un arrosage, une fertilisation et une aspersion plus précis, et au bout du compte, plus d’efficacité, moins de gaspillage, et une plus grande durabilité.
Du label AB à la ‘viticulture raisonnée’
Plusieurs certificats de durabilité peuvent être attribués aux vignobles. Le plus connu est le label AB de couleur verte, que seuls les produits composés d’au moins 95% d’ingrédients bio peuvent recevoir. Ensuite, il y a aussi l’agriculture biodynamique, avec le fameux label Demeter, par exemple. Mais ce n’est pas parce qu’une bouteille n’a pas d’étiquette bio qu’aucun effort n’est fourni en matière de durabilité. Il y a énormément d’exemples de ‘viticulture raisonnée’, dans lesquels les vignes reçoivent certes, encore des traitements chimiques, mais uniquement si cela s’avère vraiment nécessaire à garantir la productivité.
En d’autres termes, votre verre de Bordeaux adoré cache probablement bien plus de viticulture durable qu’il n’y paraît, et cela sera encore plus le cas dans le futur. Raison de plus pour en profiter pleinement !
Texte de Tina Claeys publié dans Magazine Smaak